Prothèse totale de genou standard

Problématique

De nombreux patients au -delà de cinquante ans consultent pour des douleurs au genou.

En effet, le genou est l’articulation qui est la plus soumise depuis le plus jeune âge aux nombreux traumatismes de la vie tant par sa situation entre le bassin et le pied que par les chocs répétés et directs.

L’activité physique et sportive en pleine expansion de nos jours met cette articulation à rude épreuve.

Le bricolage, l’activité professionnelle avec les postures à genou et accroupi (notamment dans les métiers du bâtiment) engendrent d’importantes pressions intra articulaires qui, au bout de dizaines d’années, sont responsables de destructions arthrosiques.

Dans tous les cas précédents, on appelle l’usure articulaire du genou la gonarthrose.

Les principaux symptômes sont les suivants : douleurs localisées sur l’un des deux côtés du genou, l’interne ou l’externe.

Bien souvent, on retrouve des douleurs près de la rotule, sur le devant du genou.

Ces douleurs sont mécaniques, elles apparaissent après une dizaine de mètres puis s’accentuent avec la durée de la marche.

Elles deviennent majeures lorsqu’elles apparaissent même au repos, suivies d’un véritable dérouillage du genou durant les premiers mètres de marche.

Cette douleur est associée à une difficulté à monter et descendre les escaliers, et l’accroupissement quant à lui reste douloureux et difficile.

On retrouve une boiterie dans la gonarthrose mais moins importante que pour la pathologie de la hanche.

Enfin dans les cas les plus sévères, la flexion de l’articulation est limitée et ne dépasse pas les soixante à soixante-dix degrés.

Chirurgie de la prothèse totale du genou

La prothèse totale de genou est une intervention qui a connu d’énormes progrès depuis ces quinze dernières années.

Les résultats atteignent quasiment la fiabilité de celle de la prothèse totale de hanche, c’est dire si c’est une intervention indiquée sans hésitation pour beaucoup de patients.

Lorsque les antalgiques et les anti-inflammatoires n’ont plus d’effets, lorsque les infiltrations de viscosupplémentations par série de trois n’apportent plus d’améliorations, et que les infiltrations de cortisone seront dépassées on est en droit de discuter et de proposer la mise en place de la prothèse totale de genou.

Celle-ci est indispensable quand au moins deux des trois compartiments du genou sont touchés, à savoir le compartiment interne, le compartiment externe ou le compartiment de la rotule.

Cette intervention nécessite une semaine d’hospitalisation.

L’intervention est pratiquée sous anesthésie générale ou rachianesthésie. Une pièce prothétique métallique est positionnée sur le fémur tandis qu’une autre se fixe sur le dessus du tibia. Entre les deux on interpose une troisième pièce en polyéthylène qui permet glissement et rotation du genou.

Rééducation post-opératoire de la prothèse totale du genou

Dès le lendemain le patient se lève en appui complet et fait quelques pas jusqu’au cabinet de toilette.

Les jours suivants il déambule dans sa chambre puis dans les couloirs sous couvert d’une attelle du genou en extension pour éviter de fléchir brutalement le genou. Dès le premier jour, le kinésithérapeute travaille progressivement la flexion du genou manuellement ou sur un appareil qui plie progressivement le genou (KINETEC).

La rééducation de la prothèse totale de genou est primordiale et indispensable. Elle compte pour quasiment la moitié du résultat autant que l’acte chirurgical.
Lorsque le patient rentre à domicile, il doit être suivi de près et tous les jours par son kinésithérapeute.

On appréciera dans ses conditions que le patient puisse faire sa rééducation dans un centre de rééducation adapté soit en hospitalisation continu durant trois à quatre semaines, soit en hospitalisation en hôpital de jour.

Dans ces conditions, le patient bénéficie d’environ trois heures de rééducation par jour puis rentre chez lui jusqu’au lendemain afin de profiter d’une certaine liberté.
Quatre à six semaines de rééducation en hôpital de jour sont nécessaires pour obtenir un bon résultat.

Risques et complications

Le risque infectieux est le plus redoutable. Il nécessite un bilan préopératoire complet soigneux à la recherche de foyers infectieux méconnus de la sphère ORL, dentaire ou urinaire qui seront traités préventivement. L’asepsie per-opératoire est bien sûr indispensable, la plus rigoureuse possible. En cas de complication infectieuse le patient devra subir un lavage chirurgical et une double antibiothérapie adaptée. Dans certains cas d’infection sévère et profonde il sera nécessaire de changer la prothèse du genou en un ou deux temps.

Les complications neurologiques sont très rares : on observe de rares cas d’atteinte du nerf sciatique poplité externe sur le côté externe du genou et qui entraîne un défaut de relèvement du pied. Celui-ci est heureusement provisoire et récupère spontanément. Il peut être définitif mais partiel et incomplet. Dans ce cas, le patient était souvent atteint préalablement d’une neuropathie de type diabétique.

Les complications habituelles de la chirurgie prothétique telle qu’un hématome post-opératoire qui peut être parfois drainé, une hémorragie à stopper, une désunion de la cicatrice qui sont sans gravité. Enfin là aussi la phlébite post-opératoire est possible mais elle sera traitée préventivement par un anticoagulant adapté et le port de bas de contention.